Pourquoi tu m'aimes ?
C'est une question que je pose souvent à mon Amoureux. Mais quand il me renvoie la balle, je suis bien en peine de lui répondre. Pourquoi je l'aime ? Certes j'ai des milliards de raisons de l'aimer, mais si j'examine un peu plus attentivement toutes ces raisons que l'on cite avec flamme quand on a 20 ans, elles me paraissent revêtir une sacrée dose d'égocentrisme et d'auto-satisfaction.
"Je t'aime parce que tu es gentil, attentionné, tendre avec moi. Tu es la bonté incarnée"
J'aime qui au juste ? Toi pour ce que tu es, ou plutôt moi, pour tout ce que tu m'apportes en confort, en affection, en sécurité ?
"Je t'aime parce que tu es intelligent et cultivé"
Même question : est-ce toi que j'aime, ton essence même, ou cette flatterie que procurent à ma cervelle les discussions passionnantes que j'ai avec toi ?
"Je t'aime parce que tu es drôle"
Est-ce vraiment de l'amour ? J'aime le rire qui monte en moi, la joie que tu fais pétiller, le bien-être qui m'envahit... Et tes blagues qui me font rire et me tirent de ma morosité. J'aime qui alors ? Toi ou moi ?
"Je t'aime parce que tu es sexy, que j'ai envie de toi, que j'aime tes mains"
Ah oui j'aime tes mains, le chaud qu'elles me procurent. ME procurent. Et tes caresses, et tes baisers, et tes bras réconfortants, et cette chaleur qui me remplit. C'est pas égoïste ça ??
Tout ça, ce ne sont pas des raisons d'aimer. Ce sont simplement des choses, des traits de caractère, des détails que j'aime chez lui. Mais pas la raison même de l'Aimer. Aimer, ça va chercher plus loin, ailleurs, nulle part, dans l'Infini.
Quand il me demande pourquoi je l'aime, je réponds laconiquement "je ne sais pas. C'est comme ça". Toutes les raisons citées plus haut me semblent bien futiles et bien égoïstes pour mériter d'être mentionnées.
C'est comme ça. Je pense juste au fond de moi que l'univers, la vie, le temps et que sais-je encore ont comploté depuis ma naissance pour que je Le rencontre à ce moment là de ma vie et pour que nous nous aimions. Sans nous poser de questions.
Ca, je ne le lui dis pas. Parce que j'ai la conviction qu'il le sait.