Comment suis-je devenue végétarienne moi déjà ?
Ca fait deux mois que je suis végétarienne et contrairement à ce que j'aurais pu croire avant de sauter le pas, la viande crue (que j'aimais si tendrement ) ne vient point hanter mes nuits.
Moi la carnivore, adoratrice du carpaccio, farouche gardienne de la cuisson bleue, fidèle apôtre du saumon fumé, fervente avocaillon des sushis et autres sashimis, reine de la côtelette sanguinolante, je suis passée de l'autre côté de la Force.
Mais POURQUOI me demanderez-vous.
Moi, végétarienne ? C'est presque une hérésie. Il y a quelques semaines, cette idée ne m'aurait pas traversé l'esprit et j'aurais pourfendu l'air d'un "ça va pas la tête ? Même pas en rêve !!!" si on avait osé me prétendre qu'un jour, je deviendrais végétarienne.
Je pourrais vous dire que j'ai été émue par des vidéos poignantes, mettant en scène des animaux torturés, tués, écrabouillés, électrocutés, tranchés, saignés... Mais ce serait mentir.
Je pourrais aussi vous dire que c'est par Amouuuuuuuur, puisque mon Homme est végétarien depuis l'âge de 14 ans. Mais là encore, ce serait mentir. Je trouve ça idiot de changer de régime alimentaire, de religion ou même de style de fringues uniquement par amour. Il faut un minimum de conviction personnelle.
Non ce n'est pas ça.
Si je suis devenue végétarienne, c'est pour deux raisons.
La première, elle est bien prosaïque. C'est par pur égoïsme, comme beaucoup de choses "bio, écolo, green, citoyen-responsable" que j'adopte (cf. Mon green à moi : égoïste finalement ). Mon Amoureux m'avait parlé des toxines présentes dans la viande. Et ça, c'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Ca m'a rappelé mes cours de bio en Fac. Les hormones, les neurotransmetteurs, l'adrénaline, la dopamine, la sérotonine, l'insuline, l'hormone de croissance... J'y avais jamais pensé auparavant, mais il est vrai que les viandes que nous consommons sont blindées de produits actifs capables de nous faire réagir, de ressentir la douleur, de courir, de réfléchir... Et donc BEURK . J'ai bien assez de MES molécules, j'ai plus trop envie de me gaver des neurotransmetteurs d'animaux qu'on vient d'abattre. Ca me dégoûte. Pour moi. Oui je sais c'est égoïste.
La deuxième raison... c'est que j'ai fait un rêve. Oui oui, comme Martin Luther King, "I had a dream" . Je ne vous raconterai pas en détail de quoi il s'agit , ça restera entre moi, les petits noiseaux, les vavaches, les coin-coin, les hi-han, les cochons et... comment dit-on déjà ? Dieu ? Oui, sans doute.
Toujours est-il qu'il m'est désormais impossible d'avaler le moindre morceau de viande.
Et - miracle - je ne m'en sens pas privée, ni frustrée .