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Un, deux, trois, quatre enfants, ça change quoi ?

par La journaliste IT pink & green

Un, deux, trois, quatre enfants, ça change quoi ?

J'ai quatre enfants, j'ai quatre enfants, j'ai quatre enfants.

QUATRE

ENFANTS

C'est une phrase que je me répète souvent avec un brin d'étonnement, une once de fierté et surtout beaucoup de gratitude.

Quatre enfants, comme ma mère. Hasard.

Quatre enfants, deux filles deux garçons, comme ma mère aussi. Hasard aussi.

Suis-je la même mère qu'il y a 12 ans et demi ?

Est-ce plus facile ou plus compliqué avec un enfant ou avec quatre ?

Je regarde en arrière, je vois la mère que j'étais, la mère qui a évolué, la famille qui s'est agrandie, la mère que je suis, les enfants qu'ils sont.

C'est plus facile.

Indéniablement, je trouve que c'est plus facile aujourd'hui.

D'abord parce que j'ai changé. J'ai grandi avec mes enfants. Avec chacun d'entre eux.

Un, deux, trois, quatre gros pics de croissance dans ma tête et des milliards de petits pas en avant, en arrière, sur le côté.

Ca existe les carnets de santé des mamans ? Non ? dommage, c'est si riche.

Contourner, tâtonner, recommencer, comprendre, sauter, sautiller.

Se tromper aussi.

Beaucoup.

Prendre des chemins pleins de ronces et se dire que ce n'est pas ça.

Couper des ponts.

Pleurer. Un peu, beaucoup.

Construire des autoroutes, tu sais, du genre de celles qui vont un peu partout et sont gratuites comme en Allemagne.

Faire des pauses sur les aires. 

Douter.

Culpabiliser.

Se pardonner.

Se dire que c'est pas trop mal, se dire que ce pourrait être mieux mais tsss tsss on reste positive on a dit.

Se regarder dans le miroir.

Celui du corps, celui de l'âme.

Je me suis arrondie.

De corps mais aussi de coeur et d'esprit.

J'ai pris des largeurs avec mes idéaux, j'ai fait des entorses à mes principes, j'ai bricolé des astuces et détricoté ma manière d'appréhender le temps. J'ai repoussé des limites.

Je me suis apaisée, j'ai appris.

J'apprends.

J'étais assez stressée quand ma fille aînée est née. Ma chouquette, ma poulette.

J'avais 27 ans, 30 mois d'essai derrière mois et quelques mois de traitement médicamenteux pour enfin tomber enceinte. Une grossesse difficile, alitée, avec une grossesse gémellaire qui s'arrête, un gros décollement du placenta. Et elle qui arrive en trois heures, quatre semaines en avance. Quand elle est née, j'ai passé des heures à pleurer au dessus de son petit berceau transparent en me disant que ce n'était pas possible, que quelque chose allait se passer, que ce n'était pas vrai. Et puis les heures la nuit avec ma main sur son torse pour vérifier qu'elle respire. Et puis ce reflet dans les vitrines des magasins, moi et mon landau, j'en pleurais de joie et de gratitude. Mais j'étais angoissée. Toujours.

Elle dormait mal. Hasard ?

Elle m'a appris l'étonnement, la fierté, l'amour.

L'inquiétude aussi qu'on se cheville au corps à vie quand on l'a donnée, cette vie.

Et puis ma deuxième est arrivée. Miss arc-en-ciel.

Elle m'a appris à lui faire confiance, à me faire confiance. Elle m'a appris qu'un bébé pouvait aussi être posé et y trouver de la sérénité. Elle m'a propulsée dans une autre manière de nourrir, en lui faisant confiance. Je l'ai suivie. Plus tard j'ai appris que ça avait un nom, la diversification menée par l'enfant dis donc, DME, rien que ça. Mais c'est elle, du haut de ses trois mois agiles et curieux qui m'a guidée. Elle m'a appris les nuits sans réveils et oh dis, elle a même appris ça à son aînée de deux ans et demi !

Et puis le Petit Roi. L'oeil magique. La pleine lune.

Un paragraphe ne suffirait pas pour décrire tout ce qu'il m'apprend sur moi, tout ce qu'il a encore à m'apprendre et que je garde précieusement dans mon coeur parce que c'est entre moi, lui et l'univers. Le Petit Roi, mon karma.

Et puis le Maître Zen. Ah le Maître Zen si solaire, son petit nez, ses bonnes cuisses, son sourire, sa curiosité, sa gentillesse, son calme, son besoin de vivre en extérieur.

Sa façon de naître, en une poignée de minutes et juste entre mes mains, sans l'aide de personne.

Sa façon de se couler dans nos vies, dans ma vie, comme s'il me disait "il est chouette ton chemin maman, regarde comme j'ai déboulé rapidement dans tes mains, on n'a eu besoin de personne nous deux, tu sais faire. Regarde comme je me fonds avec facilité et plaisir dans cette famille, tu as fait du bon travail".

Oui j'ai ce sentiment quand je le regarde. Le Maître Zen qui approuve, qui m'enseigne d'autres choses.

Ils m'ont tous appris tellement de choses.

Alors oui, c'est plus facile, parce que j'ai davantage confiance en moi et parce que je me prends moins la tête avec des "il faut", "il ne faut pas". Je ne remplis pas de cases, pas de tiroirs, pas de balance stressante, pas d'inutiles contraintes.

L'instinct et c'est tout.

C'est plus facile aujourd'hui pour une autre raison indéniable, la configuration de notre famille. Oh j'aurais aimé enchaîner les grossesses et ne pas faire toutes ces fausses couches entre deux. Tous ces espoirs déçus, toute cette attente que j'ai maudits, je l'avoue.

Aujourd'hui je ne les maudis plus.

Aujourd'hui je comprends.

Deux grandes filles, deux petits garçons, pour moi c'est parfait. Elles m'aident beaucoup et c'est émouvant de voir qu'elles ont pour leurs petits frères les gestes maternels que j'ai eus pour elles. Porter, jouer, consoler, habiller. Se disputer aussi, évidemment. Ca fait partie du jeu.

Aujourd'hui je regarde le puzzle que m'a concocté l'univers dans son intégralité, et je me dis qu'il est parfait. Oui même avec ses difficultés et toutes ces pièces que j'ai eu du mal à trouver, à placer.

C'est un chouette puzzle.

J'aurais aimé qu'on me dise avant qu'il n'y a pas de hasard, mais peut-être n'aurais-je pas entendu ce discours ?

Chaque chose en son temps.

Mais lorsque ce sera nécessaire, je confierai ce secret à mes enfants.

 

Le médaillon en photo vient de chez Happy Bulle, et il est juste magnifique. Merci !

N'oubliez pas le concours Funky Giraffe, ça se passe sur ma page Facebook et ça prend fin demain. Go go !

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M
Mais qu'est-ce que je suis fan de ta manière de voir les choses... Je voudrais te lire pendant des heures et me plonger dans ton univers encore et encore... Il me rappelle tout ce en quoi je crois, tout ce à quoi je m'en remets, sans lâcher complètement prise pourtant...<br /> "Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous"... J'affectionne particulièrement les rendez-vous que représente chaque publication de tes articles ! J'attends déjà le prochain avec impatience !<br /> Belle continuation !
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B
La meilleure école de la vie...<br /> Je n'ai jamais été la même, et je serai assurément différente...<br /> C'est beau ♥
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M
Superbe texte. Et je plussoie ta conclusion : il n'y a pas de hasard mais ce n'est pas toujours simple de s'en convaincre. Bisous
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C
C'est magnifique...
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