Des erreurs tu commettras
Je crois qu'une des choses qui me rend plus sereine vis à vis de la maternité, c'est d'accepter totalement deux choses :
1/ Je fais des erreurs
Tout le monde en fait, personne n'est parfait. On ne naît pas parents, on le devient chaque jour, avec ses propres bagages parfois très lourds. On tricote des bouts d'éducation avec des morceaux de ficelles parfois effilochées, et ça, il faut apprendre à se le pardonner (et à le pardonner à ses propres parents, mais c'est une autre histoire). Penser qu'on fait tout parfaitement, c'est une erreur. Penser à contrario qu'on fait tout mal et s'en vouloir à tout bout de champ, c'est une autre erreur. Etre parent, c'est avancer sur le fil en évitant ces deux écueils. La maternité, c'est affaire de funambule, voyez-vous.
MAIS
2/ Je fais de mon mieux à un instant T, avec les moyens dont je dispose à cet instant précis.
Et les moyens dont je dispose (ou pas), ça peut aussi être un manque de patience à cause de la fatigue, une hypersensibilité au bruit parce que zut, toute la journée à entendre des enfants c'est parfois usant, ou une explosion de colère parce que toute la journée on a joué les éponges et on en a absorbé, des colères. Celle des enfants, celle des pleurs de bébé, celle des jets de jouets, celle des Non répétés dix fois. On a avalé tout cette énergie négative toute la journée durant, il faut bien l'évacuer à un moment donné, non ?
On n'est pas des machines. Et puis après tout, même les machines ont droit à un temps de repos, un temps de recharge. Comme je l'écrivais dans un billet il y a quelques mois (voir en fin de texte), je prends la peine de me prendre pour un iPhone de temps en temps. Comprendre : je me recharge. Pour être ensuite à 100%, ou presque. Qui a besoin d'une maman citron pressé qui n'a plus rien à offrir ? Personne, hein. Tout le monde a intérêt à ce que cette maman recharge un peu sa batterie.
Bref, je fais des erreurs MAIS je fais du mieux que je peux avec ce que j'ai.
Un jour, au détour d'une conversation avec mon papa, il m'a demandé "mais tu diras quoi si un jour un de tes enfants vient te reprocher que tu t'es trompée sur tel ou tel point ? Tu te sentiras comment ?". J'ai réfléchi quelques secondes. La première impression c'était d'être heurtée. Mais cette impression était mauvaise. En réalité je ne serai pas choquée. Parce que je sais que je fais des erreurs, peut-être même concernant des choses que je pense quasiment infaillibles.
Ce que je répondrai à mes enfants à ce moment-là ? Que je m'excuse, tout simplement. Que j'ai fait de mon mieux, mon cher enfant. Mais que je me suis trompée, et que j'en suis désolée. C'est pas plus compliqué que ça. J'accepte d'avance, je me pardonne d'avance. La culpabilité est un fardeau dont je ne veux plus, j'opte pour l'optimisme.
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